Au détour de ses boulevards aux immeubles haussmanniens, Paris abrite des joyaux du patrimoine qui brillent par leur excentricité et leur caractère insolite. Pagode chinoise, mosquée hispano-mauresque, temple bouddhique, arènes antiques ou cinéma égyptien: voici une sélection de nos monuments préférés pour se dépayser sans quitter la capitale. Et pour aller plus loin, vous trouverez ici d’autres endroits insolites à Paris, à découvrir ou à redécouvrir.
La Maison Loo, une pagode chinoise en plein cœur de Paris
A l’angle de la rue de Courcelles et de la rue Monceau, un bâtiment contraste vivement avec les hôtels particuliers et les immeubles haussmanniens qui l’entourent: la Maison Loo, une pagode chinoise à la façade rouge et aux tuiles couleur de jade.
Cet édifice surprenant fut construit en 1925 à la demande de Ching Tsai Loo, un marchand d’art chinois installé à Paris. Malgré les vives protestations du voisinage, ce collectionneur transforma un hôtel particulier tout à fait traditionnel en pagode, une excentricité en plein cœur de Paris.
A l’époque, la Maison Loo était réputée pour sa sélection exceptionnelle d’objets d’art, allant des sculptures en bronze et en jade aux céramiques, en passant par les peintures et les textiles. Elle a également contribué à sensibiliser le public occidental à la richesse et à la diversité de l’art asiatique en organisant des expositions et en publiant des catalogues détaillés de ses collections. Aujourd’hui, la Maison Loo est un musée privé abritant des expositions thématiques et des salons culturels, tous en lien avec la Chine.
Islam, orthodoxie et bouddhisme: les lieux de cultes les plus dépaysants de Paris
Paris étant l’une des villes les plus cosmopolites au monde, on y trouve des lieux de cultes dédiés à toutes les religions. Les plus dépaysants et les plus impressionnants sont dédiés à l’islam, à l’Eglise orthodoxe et au bouddhisme.
La fameuse Grande Mosquée de Paris occupe bien évidemment le haut du palmarès, avec une superficie totale de 3500m² en plein cœur du 5ème arrondissement de Paris. De style hispano-mauresque, elle présente un minaret majestueux de 33 mètres de hauteur, une grande cour intérieure ornée d’arcs en ogive et agrémentée de carreaux de faïence colorés, de fontaines et de jardins. Les murs de la mosquée sont richement parés de motifs géométriques, floraux et calligraphiques qui reflètent la tradition artistique islamique. La mosquée abrite également un hammam traditionnel (réservé aux femmes) et un charmant restaurant-salon de thé où venir déguster un couscous, une tagine, un thé à la menthe ou des pâtisseries orientales.
L’église orthodoxe de Saint Serge de Radonège est quant à elle beaucoup plus confidentielle. Nichée rue de Crimée, dans le 19e arrondissement de Paris, elle présente une façade en bois sculpté avec des éléments architecturaux néo-byzantins, tandis que l’intérieur est orné de peintures d’icones dans un style néo-gothique russe. Elle dégage une atmosphère particulièrement paisible et propice au dépaysement.
Dans le bois de Vincennes, le centre bouddhique de Paris (aussi connu sous le nom de Kagyu Dzong) affiche quant à lui une façade blanche aux colonnes rouges, dans le plus pur style tibétain. Il abrite un centre de méditation et d’études bouddhiques, ouvert à ceux qui souhaitent se familiariser avec la tradition bouddhique tibétaine.
Les arènes de Lutèce, vestiges de l’histoire romaine de Paris
Au détour de la rue Monge, les arènes de Lutèce proposent un bond dans le passé, du temps où Paris – alors appelée Lutèce – était sous le joug de l’empire romain. Sur 132 mètres de long et 100 mètres de large, ces arènes entourées de gradins d’une capacité de 15 000 spectacteurs furent bâties au Ier siècle de notre ère afin d’accueillir des compétitions sportives tels que les combats de gladiateurs et les courses de chars. Aujourd’hui, il s’agit d’un espace public ouvert à tout qui procure une atmosphère paisible aux passants qui s’y attardent.
Le Louxor, un cinéma égyptien à Paris
En plein 10e arrondissement, le cinéma Le Louxor intrigue autant qu’il émerveille: que vient donc faire cette imposante façade Art Déco d’inspiration égyptienne au beau milieu du boulevard Magenta? Son origine remonte à 1921, période à laquelle Paris voit fleurir ses tous premiers cinémas. Suivant la mode de l’Egyptomania, l’architecte Henri Zipcy conçoit un bâtiment orné de hieroglyphes, de mosaïques, de scarabés et de cobras. Le succès est au rendez-vous et les parisiens en quête de divertissement se pressent dans ses grandes salles, jusqu’à ce que l’avènement de la télévision n’ait raison du Louxor et des cinémas en général. Transformé en boîte de nuit puis fermé pendant plusieurs décennies, il est finalement acquis par la Ville de Paris en 2003. 10 ans de travaux furent nécessaire pour lui faire retrouver sa splendeur et sa fonction d’origine. Depuis 2013, on peut à nouveau profiter d’une projection dans son cadre totalement exceptionnel.
Le cinéma La Pagode, le pendant asiatique du Louxor, est quant à lui en rénovation depuis 2015. Espérons que son nouveau propriétaire, qui a déjà démoli plusieurs éléments d’origine, conserve l’âme de ce bijou du patrimoine parisien. Affaire à suivre…
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