Un week-end à Venise

De nombreux voyageurs du monde semblent avoir fait le vœu de découvrir cette ville extraordinaire, et Venise prend parfois des allures de parc d’attraction tant elle est fréquentée (et parfois malmenée) par les touristes. Si tous la trouvent hors de prix, certains s’en disent déçus. Le danger existe bel et bien si vous vous contentez de quadriller les lieux les plus emblématiques de la ville. Mais si vous prenez les chemins de traverse, que vous empruntez les ruelles et les pontons, que vous longez les canaux, que vous vous aventurez sur les îles environnantes… Vous n’aurez pas d’autre choix que de tomber sous le charme de la ville, qui sait comme aucune autre ravir le cœur de ses visiteurs.

Direction le Marché du Rialto pour faire connaissance avec la belle Venise à travers une initiation sensorielle à sa cuisine et aux aliments qui la composent. Sur place, on déambule parmi les poissons et crustacés nés dans sa lagune, on découvre avec ravissement les courbes de ses légumes, on admire les couleurs vives des fruits de ses maraîchers, on respire les effluves des fleurs nourries par la richesse de sa terre.

Les allées du marché sont autant de veines qui irriguent la vibrante Venise. On comprend vite que la cuisine vénitienne se veut un fidèle reflet de l’ADN de la ville, composée d’autant d’eau que de terre. D’ailleurs, en véritable amphibie, le Marché du Rialto se prolonge même sur le Grand Canal, où l’on croise des barques remplies de fruits et de légumes.

Vous trouverez sur les étalages du marché non seulement des fruits et des légumes aux saveurs et aux odeurs variées, mais aussi et surtout des sardines, seiches, poulpes, morues, crevettes… sans oublier les crabes mous – des crabes typiques de l’archipel de Venise, capturés alors qu’ils viennent à peine de changer de carapace. Particulièrement appréciés des Vénitiens à l’apéro, ils se mangent généralement frits (“moecche fritte “).

Lors de vos déambulations dans le Marché du Rialto et aux alentours, vous tomberez nez-à-nez avec le Pont du Rialto. Bien qu’étant un emblème de Venise, il est tellement pris d’assaut par les touristes qu’il en devient presque un endroit à fuir. Empruntez-le quand même pour traverser le Grand Canal, une jolie surprise vous attend de l’autre côté de la rive.

Cette surprise n’est autre que le Fondaco dei Tedeschi, un sublime palais vénitien transformé en centre commercial haut-de-gamme. Rien ne vous empêche de jeter un œil aux vitrines léchées des enseignes de luxe, mais le clou du spectacle, c’est son toit-terrasse. De là-haut, vous bénéficierez d’une vue panoramique sur Venise et son Grand Canal. Un moment réellement féerique.

On préfère quand même vous prévenir: le lieu étant loin d’être secret, nombreux sont les touristes et voyageurs qui se pressent en haut de l’édifice pour admirer la vue. L’engouement est tel que le centre commercial a mis en place un système de réservation. L’entrée est gratuite, mais vous devrez être muni d’un ticket préalablement réservé sur place ou sur internet. Faites-le plutôt en ligne, cela vous évitera d’aller au Fondaco dei Tedeschi uniquement pour retirer votre billet.

A vous de voir comment vous poursuivez la balade: en longeant le Grand Canal, ou en vous engouffrant dans les ruelles du quartier de San Marco. Bien qu’il s’agisse du quartier le plus touristique d’une ville déjà très touristique, gardez en tête que l’on arrive assez facilement à s’échapper de la foule dès que l’on ose emprunter les chemins de traverse.

Vos déambulations devront dans tous les cas vous mener à Linea d’Acqua, une jolie petite boutique qui semble tout droit sortie d’une faille spatio-temporelle. A peine passe-t-on son seuil que l’on se retrouve transporté au XVIIIème siècle, entouré de livres anciens contant l’histoire de Venise, de toiles mystérieuses, et de précieux plans gravés détaillant les impasses les plus secrètes de la cité.

Faites ensuite un tour dans la sublime parfumerie The Merchant of Venice. Le cachet du lieu vous fera tourner la tête, mais ce sont les odeurs entêtantes de ses parfums exquis qui finiront de vous séduire. Les fragrances étant très originales et les flacons précieux et délicats, The Merchant of Venice est l’endroit idéal pour (se) faire plaisir et ramener un cadeau vraiment typique (mais pas cliché) de la cité des Doges.

Nul doute que votre balade matinale au Marché du Rialto couplée à vos déambulations dans San Marco vous auront ouvert l’appétit. Il peut être très difficile de trouver un bon restaurant à San Marco. Heureusement, certains restaurateurs mettent encore la qualité de la cuisine et la chaleur du service au cœur de leur savoir-faire.

Chez Ai Mercanti, un restaurant répertorié au guide Michelin Italie, vous ne serez pas qu’un simple voyageur venu remplir les poches du patron: vous serez un hôte dont il faudra ravir les sens et séduire les papilles – sans pour autant en vexer le porte-monnaie. Poissons frais, risottos, poulpe frit, soupe de morue… Tout est bon et rien n’est trop salé, pas même l’addition puisque le rapport qualité/prix est excellent pour Venise.

Une fois l’estomac bien rempli, partez braver la foule pour découvrir la sublimissime Piazza San Marco. C’est le cœur historique de Venise, la vue de carte postale, l’image d’Epinal. On y admire la superbe Basilique San Marco, la Tour de l’Horloge, le Palais des Doges et le mythique Caffè Florian, un café aussi magnifique qu’hors de prix (on y facture même l'”ambiance musicale”!)

Vous pourrez profiter d’être sur place pour visiter la Basilique, ouverte aux visiteurs en journée. Une autre option consiste à revenir après la fermeture au public, lors de la célébration des vêpres. Pour cela, présentez-vous vers 17h45 par l’accès latéral de Porta Dei Fiori. Non seulement vous entrerez gratuitement, mais toute l’aura mystique du lieu sera aussi déployée. Plus d’informations sur le site officiel.

A côté de la Basilique San Marco, le Palais des Doges est un autre trésor de Venise à découvrir. Ancien siège de la République de Venise, ce somptueux palais accueillait les visiteurs officiels des doges, les ducs élus à vie pour gouverner la cité. Véritable ambassadeur de la puissance et du rayonnement de Venise, le Palais des Doges est un ravissement pour les sens avec ses fresques et peintures de Titien ou Véronèse, ses sculptures mythologiques, ses escaliers majestueux et ses peintures de maîtres. Vous serez frappé par la beauté et la grandeur des lieux, ornés de toutes parts de superbes œuvres d’art vénitien.

Mais le Palais des Doges cache aussi un passé plus trouble. Ancien lieu de pouvoir, il renfermait bien des secrets à l’ombre des vastes salles de réception. Une visite guidée officielle a été spécialement conçue pour vous faire découvrir le palais secret avec ses portes dérobées, ses escaliers cachés et ses petits couloirs sombres propices aux complots. Vérifiez quand même les horaires des visites en français, car elles n’ont lieu que deux fois par jour. A défaut, il vous reste la possibilité de réserver un billet coupe-file sans guide.

La visite “itinéraires secrets” du Palais des Doges vous mènera aussi sur le mythique Pont des Soupirs, nommé ainsi en hommage aux condamnés à mort qui l’empruntaient, désemparés, en se rendant à la potence. Car le Palais des Doges renfermait aussi des prisons, et c’est entre ses murs que furent enfermés de nombreux geôliers. Si le célèbre espion séducteur Casanova réussit à s’échapper de la Prison de Plomb, la Prison des Puits ne laissait quant à elle que peu de chances à ses pauvres pensionnaires. Véritables oubliettes, elles se remplissaient d’eau par marée haute. Privés d’air et de lumière, imaginez un peu la torture que souffraient les prisonniers…

Oui c’est cliché, oui c’est hors de prix, oui c’est une activité pour les touristes… Mais qu’importe, vous êtes à Venise! Ne résistez pas au charme des gondoles à l’ancienne, dirigées d’une main de maître par des gondoliers en canotier et habit traditionnel. Vous apprécierez alors Venise telle qu’elle doit être admirée: depuis le canal, dans le bateau de bois le plus célèbre d’Italie.

L’expérience vaut son pesant d’or: comptez environ 140€ par gondole pour un tour privatif de 30 minutes. Une autre option moins onéreuse -et il faut l’avouer, bien moins romantique aussi- est de partager sa gondole (6 personnes au total). Cela vous reviendra à 36€/personne.

Enfin, si vous souhaitez uniquement faire l’expérience d’une balade en gondole sans forcément y rester longtemps, une toute autre alternative s’offre à vous: le traghetto. Aux pieds du palais Ca D’oro, vous pourrez traverser le canal dans une gondole traditionnelle. La traversée dure 2 minutes, mais le trajet ne coûte que 2€. De quoi prendre quelques photos sur une gondole sans y laisser un bras.

Après cette première journée à arpenter tous les lieux incontournables de Venise, vous aurez bien mérité un apéritif. Allez trinquer dans l’un des plus beaux hôtels de la ville: le Palais Gritti. Depuis la terrasse du bar, vous profiterez d’une vue incomparable sur la lagune vénitienne et la Basilique della Salute. L’endroit est si joli qu’il inspira Ernest Hemingway à écrire Au-delà du fleuve et sous les arbres, roman presque entièrement rédigé depuis sa suite du Palais Gritti.

Votre choix de boisson devra quant à lui se porter sur un Bellini, le cocktail historique de Venise. Composé de jus de pêche, de prosecco, de jus de framboise et d’un trait de citron, il vous rafraîchira avec délice. N’hésitez pas à accompagner votre apéro de quelques en-cas typiques de Venise. Les plus classiques sont les sarde in saor, des petites sardines frites servies avec des oignons (frits également). A noter: il s’agit d’une adresse iconique de Venise et le prix s’en ressent.

Pour une ambiance plus authentique, la Cantina do Mori est une excellente alternative. Ce tout petit bar où l’on mange debout est parfait pour venir déguster des cicchetti dans un cadre traditionnel. Un classique de la ville.

Toujours au cœur du quartier de San Marco, l’Opéra La Fenice est un autre monument (dans tous les sens du terme) de Venise. Son nom (” le phénix ” en français) témoigne de son passé aussi tumultueux que glorieux. En effet, détruit à deux reprises par les flammes, la ville décida toujours de le reconstruire à l’identique, com’era e dov’era (“comme il était, où il était “). A chaque fois, il renaît de ses cendres et recouvre sa splendeur d’antan.

Après la représentation, hâtez-vous de sortir de La Fenice pour rejoindre le restaurant La Caravella, situé à quelques rues de là. C’est l’une des rares adresses de Venise où la cuisine ferme tard. De plus, le cadre ne manque pas de charme avec son mobilier en bois foncé et ses jolis chandeliers. Mention spéciale pour la petite cour illuminée de manière romantique, où l’on savoure avec bonheur de la salade de crabe, des pâtes farcies aux gambas, ou encore du veau au parmesan. Simple et efficace.

Le samedi, levez-vous tôt pour aller prendre le vaporetto numéro 12 qui relie les quais de Fondamente Nuove à l’île de Burano. Après environ 45 minutes de traversée, vous arriverez sur la plus belle des îles vénitiennes: Burano. Connue pour ses façades aux couleurs vives et ses petites maisons familiales en bord de canal, elle possède un charme bien particulier qui vous emmènera loin des tumultes du centre-ville de Venise. On aime flâner et se perdre dans ses rues, se poser sur ses petites places, s’imprégner de la magie du lieu, observer le linge qui sèche aux fenêtres…

L’île de Burano semble être d’un autre temps, comme en témoigne ses ateliers de dentelle. C’est en effet sur place que l’on confectionne une dentelle fine très appréciée autrefois, avant d’être concurrencée par la dentelle française, moins chère et de très bonne facture également. Le savoir-faire local a néanmoins été conservé et l’on peut aujourd’hui encore voir des dentellières à l’ouvrage – notamment au Musée de la Dentelle de Burano.

Depuis des années déjà, la trattoria Al Gatto Nero squatte la première place du podium des meilleurs restaurants de l’île de Burano. Spécialisé dans les poissons et fruits de mer de la lagune vénitienne, il attire bon nombre de chefs (Jamie Oliver l’adore), de voyageurs et de Vénitiens qui n’hésitent pas à faire le trajet depuis Venise pour s’offrir un déjeuner hors du temps dans le cadre romantique et préservé de Burano. Couteaux, crabes mous, poissons frits, langoustines, poulpes et seiches défilent avec grâce de la cuisine aux assiettes des chanceux qui ont pensé à réserver leur table.

Après cette pause hors du temps, reprenez le vaporetto en direction de Venise et arrêtez-vous sur la célèbre île de Murano. Ses attraits sont tout autres que ceux de Burano: on n’y vient pas pour la beauté des ruelles, mais pour admirer le travail des fameux souffleurs de verre.

Si l’île semble un peu industrielle, la magie opère dès que l’on se retrouve dans les ateliers de la Fondamenta dei Vetrai. Les artisans y confectionnent les merveilles fragiles et colorées qui ont fait la réputation de l’île. Les voir en action est un véritable spectacle. Si vous êtes sensible aux arts décoratifs et à l’artisanat, vous serez ravi par la visite des ateliers de Murano.

Murano étant à 15 minutes seulement de Venise, vous devriez pouvoir regagner assez facilement la ville. Vous débarquerez à proximité du quartier de Castello: profitez-en pour y flâner et découvrir un autre visage de Venise, moins touristique et plus authentique. Lors de votre balade, vous croiserez de nombreux monuments d’intérêt, mais c’est le bel Arsenal qui retiendra sûrement le plus votre attention (photo ci-dessous).

Evitez la partie sud du quartier, trop encombrée de touristes débarquant sur les quais pour une journée d’excursion. Au lieu de ça, explorez la zone située entre la Basilique dei Santi Giovani e Paolo, l’Eglise della Pietta et l’Arsenal. Vous y verrez pas mal de Vénitiens affairés (ou pas) à leurs tâches quotidiennes, des petites boutiques pleines de charme, des places remplies de cafés, des adorables petits ponts… mais pas l’ombre d’une gondole.

Poursuivons sur notre lancée dans la découverte d’une Venise plus authentique dans le quartier vivant du Cannaregio. Bien qu’on ne puisse jamais vraiment sortir des sentiers battus à Venise, on s’éloigne des masses de touristes dès que l’on quitte le quartier de San Marco.

Commencez votre découverte du Cannareggio par une balade aux environs du Campo dei Miracoli (photo ci-dessus) avant de vous rendre dans le ghetto vénitien, ancien quartier juif de Venise qui servit d’inspiration à Shakespeare pour écrire sa pièce de théâtre Le Marchand de Venise. On aime déambuler dans les allées de son marché en plein air et pousser la porte de ses petites boutiques. Loin des artères les plus fréquentées de la cité, cette partie de la ville est un véritable havre de paix où l’on peut flâner bien plus tranquillement qu’en centre-ville.

Non loin du ghetto vénitien se cache une autre pépite, particulièrement appréciable à l’heure de l’apéro: la rue Fondamenta della Misericordia. Située dans le quartier du Cannaregio, elle permet de s’adonner à la tradition vénitienne du giro d’ombra (ou tournée des bars). A Venise, l’expression “ombra”, qui désigne une ancienne unité de mesure correspondant à un huitième de litre, s’utilise pour désigner un verre de vin ou un spritz.

Dès 18h, les Vénitiens accourent dans les bacari, des petits bars d’aspect rustiques. Ils commandent alors des cicchetti, petits hors d’œuvres souvent décrits comme étant l’équivalent vénitien des tapas. On en trouve de toutes sortes: petites bruschettas, sarde in saor, poulpes frits, courgettes au pecorino… ou toute autre combinaison possible en fonction de l’inspiration du cuistot et des arrivages du marché. C’est un bon moyen de prendre l’apéro en goûtant à de nombreux produits du coin et en découvrant des petites tavernes fréquentées par les locaux. Surtout, ne vous installez pas trop confortablement: le but est de changer de bacaro à chaque tournée. Salute!

Allez faire un tour à Vino Vero pour goûter à leur grande variété de cicchetti et de vins dans une ambiance assez jeune. Ne manquez pas non plus l’incontournable Al Timon, où vous pourrez déguster vos savoureux cicchetti dans une barque amarrée au canal. Comptez entre 1 et 4 euros par cicchetto.

Veillez tout de même à garder de la place dans votre estomac pour découvrir l’un des spots préférés des gourmets vénitiens: l’osteria Anice stellato. Dans un cadre rustique-chic, les petites mains qui officient en cuisine raviront vos papilles en vous livrant une version dépoussiérée des classiques vénitiens.

Poulpe grillé, poisson du marché, spaghettis aux fruits de mer, seiches à la polenta, tagliatelles au porc et aux champignons… Les tentations sont nombreuses et variées. Pensez aussi à goûter aux superbes vins italiens. Et à réserver.

La Pasticceria Tonolo est une institution de Venise où l’on déguste frittelle et galani la bouche en cœur. Il s’agit de petits beignets (fourrés ou non) typiques de Venise, autrefois réservés aux festivités du Carnaval mais aujourd’hui largement consommés en toute saison. Parmi les autres spécialités de cette maison familiale, on trouve des meringues, des donuts aux pistaches, des mini tiramisus, ou encore des Paris-Brest à la crème pralinée.

Gorgione, Titien, Le Tintoret… Tous les plus grands maîtres vénitiens du XIVème au XVIIIème siècle sont réunis sous les toits ornés de la Galleria dell’Accademia, le principal musée de Venise. Il est très grand, alors essayez de voir quelle partie vous souhaitez voir en priorité avant de commencer la visite. Afin d’éviter une foule trop importante, il est important que vous arriviez dès l’ouverture à 8h15.

Dans tous les cas, veillez à réserver votre billet à l’avance. Cela vaut vraiment la peine vu le temps que vous gagnerez.

Profitez de votre visite dans le coin pour flâner dans le charmant quartier du Dorsoduro. Moins touristique et plus bohème que le quartier grouillant de San Marco, il réserve de très jolies découvertes.

Remontez ensuite vers le Squero di San Trovaso, un lieu authentique comme on en trouve peu à Venise. Il s’agit d’un atelier de fabrication et de réparation de gondoles. Loin des sentiers battus, ce charmant mini-chantier naval n’est pas directement accessible. Néanmoins, on peut observer les gondoliers en action depuis le quai d’en face, Fondamenta Nani. Un spectacle de rue typique et vraiment charmant.

Perdez-vous ensuite dans les rues alentours et partez à la découverte de l’âme de Venise, loin des masses de touristes. Au programme: des jolies façades et des canaux bordés de restaurants et de cafés. Les places Campo San Barnaba et Campo Santa Margherita sont particulièrement gâtées en la matière. Et si vous êtes un oiseau de nuit, c’est là qu’il faudra venir pour boire des verres jusqu’à très tard dans une ambiance festive.

Contrairement à San Marco, le quartier du Dorsoduro regorge de bonnes adresses gourmandes et pas chères. La qualité moyenne des restaurants est bien meilleure de ce côté du canal, aussi aurez-vous l’embarras du choix à l’heure du déjeuner. Si vous avez déjà explosé votre budget et que le concept des cicchetti (les petites tapas à l’italienne) vous a plu, vous pouvez renouveler l’expérience dans deux osterie typiques et bon marché: la Cantina del Vino Già Schiavi et l’Osteria al Squero (encore moins chère que la première, et située en face de l’atelier de réparation de gondoles précédemment évoqué).

Si l’on associe volontiers le Musée Guggenheim à New York, la fondation du même nom possède plusieurs autres rejetons. L’histoire d’amour entre la famille Guggenheim et Venise démarre officiellement lors de la Biennale de 1948, lorsque la collection de Peggy – riche héritière qui baigna toute sa vie dans l’amour de l’art – fut exposée dans la Cité des Doges. Après avoir été exposée au public, elle prend ses quartiers dans un superbe palais face au Grand Canal. C’est là que vécut Peggy Guggenheim 30 ans durant, avant que ses œuvres ne soient cédées à la fondation Guggenheim et que le lieu ne soit transformé en musée.

Aujourd’hui, on peut donc admirer l’incroyable collection d’art moderne de Peggy (Pollock, Ernst, Matisse, Mondrian, Léger, Calder…) dans un cadre exceptionnel. Même s’il est très fréquenté, le lieu respire la quiétude. Le billet d’entrée vous permet d’accéder tant à la collection permanente qu’aux expositions temporaires.

Puis, continuez votre balade dans le quartier du Dorsoduro en vous dirigeant vers l’emblématique Basilique Santa Maria della Salute, l’un des monuments les plus majestueux et célèbres de Venise.

Vous voulez encore plus d’art contemporain? Direction la Punta della Dogana, les anciennes douanes qui abritent aujourd’hui une partie de la collection d’art de François Pinault. En bonus, c’est de là que l’on profite de l’une des plus belles vues sur le Grand Canal. Une bien belle manière de clore votre week-end à Venise.