Un week-end à Bologne

Inauguré en 1903, Donatello est un grand classique à Bologne et reflète bien toute l’excellence de la cuisine régionale. On sent le poids de l’histoire dans ce restaurant incontournable de Bologne à travers sa décoration d’époque très italienne et les vieilles photos suspendues au mur.

Mais cassons un mythe avant que nous ne vous attabliez pour goûter à la cuisine bolonaise traditionnelle: la sauce bolognaise telle qu’elle est connue dans le monde entier n’a en réalité rien à voir avec la recette originale. Vous découvrirez cette dernière à Bologne, où on la nomme pasta al ragù. La sauce est un mélange de bœuf et de pancetta mijotés avec du céleri, de la carotte, du vin blanc, un peu de lait et de la pulpe de tomate. Un vrai régal qui figure bien sûr à la carte de Donatello. Les lasagnes, le risotto alla parmigiana et les tagliatelles à la truffe sont également très savoureux. Un sans faute pour ce restaurant historique.

Le Caffè Terzi est un bar historique où le café est un art que l’on prend très au sérieux. Les baristas, très élégants, empilent les cafés sur le comptoir dans un service de porcelaine des plus chics, le bruit des tasses fait écho, l’odeur du café embaume la salle… Le temps semble suspendu, pourtant l’agitation bat son plein.

Ce lieu toujours affollato (plein de monde) est l’endroit idéal pour débuter une journée typique à l’italienne. Vous y verrez les Bolonais commander leur cappucino au comptoir, qu’ils accompagnent d’une brioche ou d’un croissant à la crème. A vous de faire de même.

La Piazza Maggiore, qui s’étale majestueusement sur 115 mètres, est le cœur de la ville. Entourée des plus vieux monuments et palais de l’époque médiévale, elle est toujours animé par de nombreux événements. On y croise notamment le Palais de l’Archiginnasio, qui accueillit autrefois le siège de l’Université de Bologne. Vous reconnaîtrez aussi la Basilica San Petronino, immanquable, grâce à sa façade moitié marbre moitié brique.

Bologne est aussi la ville aux 7 secrets (bien que tout porte à croire qu’il en existe plus), et deux se cachent sur la Piazza Maggiore. La premier est le mur des soupirs, que vous repérerez en voyant les passants parler à l’oreille des murs sous le cloître du Palais del Podestà, au milieu de la place. La personne placée contre le mur opposé entend distinctement les mots prononcés grâce à un mystérieux circuit de résonance.

Le deuxième secret est lié quant à lui à la célèbre fontaine de Neptune. Faites le tour de la fontaine et observez la statue de Neptune de dos, du côté droit. Vous vous rendrez compte de la canaillerie du sculpteur Jean Bologne, qui s’est joué de la virilité du Dieu de la mer en concevant la fontaine.

Sur la Piazza Maggiore, l’imposant bâtiment qui accueillait autrefois la salle de bourse est aujourd’hui devenu une bibliothèque municipale. Son architecture est étonnante, avec ses superbes plafonds et son sol en verre qui dévoile les vestiges romains de la ville. Ils se visitent au sous-sol, moyennant une petite donation.

Il fait bon flâner dans cette grande bibliothèque, dont la salle de lecture, peuplée de confortables fauteuils, est très agréable. Un café est situé dans le hall, ainsi qu’un espace bibliothèque pour enfant et un piano à disposition des musiciens de passage. Enfin, des expositions temporaires sont régulièrement présentées au second étage.

Non loin de là, sur la Place Galvani, le Palais de l’Archiginnasio cache aussi bien des splendeurs. Il abrite une autre bibliothèque municipale et vaut absolument le détour pour son architecture et ses fresques magnifiques.

Manger une pizza al taglio (à la part) sur le pouce fait partie des plaisirs simples qu’offre l’Italie. La Pizzeria Due Torri, à deux pas de la Piazza Maggiore, excelle en la matière. Et avec une part de pizza à 2€ en plein cœur du centre historique, elle offre un rapport qualité prix imbattable. A manger sur place ou à emporter, pour la déguster sur la Piazza Maggiore.

Les symboles de la ville veillent sur Bologne depuis plusieurs siècles déjà: il s’agit de deux immenses tours jumelles médiévales, Asinelli et Garibaldi. Leur présence s’explique par une curieuse tradition qui remonte au XIIème et XIIIème siècles, lorsque les riches familles bolonaises faisaient construire des tours exubérantes. Chacune d’elles voulait bâtir la plus haute, afin de se défendre et d’étaler sa richesse aux yeux de tous. À l’époque, on comptait plus d’une centaine de tours dans l’enceinte du centre-ville.

Seules deux tours subsistent aujourd’hui, dont Asinelli, avec ses 97,2 mètres de hauteur, elle est la plus haute. Elle a su rester debout malgré un affaissement de terrain lors de sa construction, qui lui valut une légère inclinaison encore visible aujourd’hui. La tour, qui servit par le passé de prison et de lieu d’expérimentation scientifique, se contente à présent d’offrir la plus belle vue panoramique sur Bologne et ses toits rouges. Une récompense qui se mérite, puisqu’elle s’obtient après avoir gravi 498 marches.

Bologne est par tradition la ville estudiantine d’Italie, et les jeunes sont partout dans la rue. La tour Asinelli est le seul endroit de Bologne où vous ne croiserez aucun étudiant… du moins, aucun étudiant superstitieux. La tradition veut en effet que tout étudiant attende la fin de l’année pour monter en haut de la tour, sous peine de rater son année d’étude.

Veillez à réserver à l’avance si vous voulez pouvoir y monter le jour j.

Dans un quartier adorable où glaciers, restaurateurs et petites boutiques se côtoient, qui soupçonnerait la présence d’un petit canal entre deux rues? Pourtant, au numéro 18 de la rue Piella, il vous suffit de pousser la fenêtre (la finestrella) qui s’y trouve pour admirer une vue des plus photogéniques, que l’on surnomme la petite Venise (la piccola Venezia) et qui se trouve être l’un des 7 secrets de la ville. Il vous faudra toutefois attendre votre tour avant de pouvoir y accéder, car ce secret n’en est plus vraiment un et nombreux sont les curieux à vouloir y jeter un œil.

Non loin de là, l’ambiance est toute autre et rappelle plutôt Milan. Située à deux pas de la Finestrella, la Via dell’Indipendenza est un magnifique exemple de rue bordée d’arcades comme il y en a beaucoup à Bologne. Le seul centre-ville compte ainsi plus de 40 kilomètres de passages sous arcades.

La Via dell’Indipendenza est une longue rue commerçante reliant la gare centrale au centre historique, idéale pour faire un peu de shopping. C’est un bonheur que d’y flâner tout au long de l’année. En hiver, les arches abritent la balade de la pluie; en été, ils protègent des rayons d’un soleil parfois brûlant. A l’angle de la Via dell’Indipendenza et de la Via Rizzoli se cache un autre secret de Bologne. Observez bien les inscriptions aux murs… L’une d’elles affiche curieusement Cannabis Protectio, comme s’il s’agissait d’une incantation de protection. Pourquoi a-t-elle été apposée de la sorte? Le mystère reste entier.

Formé par les rues Via Francesco Rizzoli, via Castiglione, via Luigi Carlo Farini et via dell’Archiginnasio, Il Quadrilatero (le carré) est le quartier le plus typique de Bologne. On y trouve de délicieux restaurants et divers petits marchés, le tout joliment niché dans d’agréables ruelles pavées préservées de la circulation.

L’ancien quartier du marché médiéval n’a pas tant changé, c’est un endroit typique qui a su rester authentique et chaleureux et qui fera le bonheur des gastronomes. On y trouve toutes sortes d’épiceries, d’étalages de fruits, de légumes et de charcuterie, notamment au joli marché couvert Mercato delle Erbe. C’est l’occasion de ramener quelques plaisirs de la table comme de la mortadelle, du vinaigre, ou du Parmesan de Parme, qui sont toutes des spécialités régionales.

La Salumeria Simoni s’est installée à l’angle de la rue Pescherie Vecchie, probablement la plus pittoresque et la plus photogénique de Bologne, et particulièrement animée en début de soirée. Ici, charcuteries, bars et petites épiceries se mêlent dans une ambiance typique et chaleureuse dont on profite depuis la terrasse de la Salumeria Simoni.

Ce lieu incontournable à Bologne est réputé pour la qualité de ses produits, et tout particulièrement pour sa mortadelle. Accompagnée d’un bon verre de Chianti ou de vin blanc local comme le Bianco Bologna, elle fera frissonner vos papilles de plaisir. Vous pourrez également déguster une planche de charcuterie et de fromage autour d’un bon verre de vin. Enfin, vous pourrez repartir avec les produits consommés qui auront fait chavirer votre palais, puisque la Salumeria Simoni fait aussi office d’épicerie.

Camera con vista (« chambre avec vue ») est un bistrot et cocktail-bar à l’ambiance romantique installé dans un ancien palais. Ses murs aux tons chauds, ses bustes à l’antique et ses vieux lustres suspendus au plafond contribuent à créer une atmosphère envoûtante, comme hors du temps.

La cuisine, raffinée et inventive, propose entre autre des lasagnes de canard, de l’absolu d’artichaut, de la joue de bœuf braisée à la bourguignonne… Un tourbillon de saveur dans des assiettes superbement présentées. Ne manquez pas non plus de goûter aux cocktails, parmi les meilleurs de la ville.

Le Caffè Pasticerria Gamberini est une institution bolonaise. Mobilier d’époque, lustres au plafond, vieille gazette en guise de menu: l’endroit est historique et ça se voit. On y sert depuis 1907 un excellent caffè, et les travailleurs se retrouvent chaque matin au comptoir pour un petit shot de caféine avant de commencer la journée. Mêlez-vous à eux pour un instant typiquement italien, et laissez-vous tenter par le grand choix de viennoiseries proposé.

Mettez-vous à présent en marche pour le monastère San Michele In Bosco (Saint Michel des Bois), une petite promenade de 30 minutes montre en main depuis la Piazza Maggiore. Si cet ancien monastère ne manque pas de charme, sa visite est surtout le parfait prétexte pour prendre un peu de hauteur et admirer la ville de Bologne avec un peu de recul.

Juché en haut d’une colline, le monastère possède une incroyable terrasse belvédère offrant un panorama sur la ville rouge. Bonne nouvelle, il est plus fréquenté par les Bolonais venant s’aérer les poumons le week-end que par les touristes.

Ruggine, c’est l’aventure de 4 copains qui ont ouvert un restaurant pour l’amour de la nourriture et des gens. Ils ont ainsi créé un lieu a leur image: simple, sincère et spontané. Son design sobre mais travaillé s’inscrit parfaitement dans l’air du temps, et sa décoration vintage rajoute du cachet à cet ancien garage à vélo. On y savoure des plats simples mais délicieux et on repart avec le sourire grâce à un personnel jeune, enjoué et très attentionné.

Avec ses faux airs de monastère, la basilique Santo Stefano est la visite originale immanquable à Bologne. Mais avant d’y pénétrer, laissez-vous imprégner par le charme de la petite place sur laquelle elle se situe. Le temps semble s’être arrêté et les chats dorment à l’ombre des arcades dans une quiétude absolue… A y regarder de plus près, vous remarquerez en haut des arcades la présence de visages sculptés. Observez-les attentivement… Ils cachent un autre secret de la ville qu’il vous reviendra de découvrir.

L’entrée à la basilique se fait par la porte d’une petite église romane débouchant sur un ensemble de patios, de cloîtres et de jardins. Déambuler dans ce complexe religieux à la beauté rare revient à aller de surprise en surprise: on y croise par exemple une reproduction du Saint Sépulcre de Jérusalem, ainsi qu’un autel incroyable tout en haut d’un escalier.

Avis aux curieux: en échange d’une petite donation aux bénévoles présents dans la basilique, certaines portes renfermant d’autres secrets bien gardés vous seront ouvertes… A vous de jouer.

Impossible de quitter Bologne sans s’arrêter chez l’excellent glacier La Cremeria Santo Stefano. On y trouve des recettes originales et délicieusement onctueuses, réalisées avec des produits de qualité et servies dans des cônes artisanaux. Gage de qualité supplémentaire, le laboratoire de préparation des glaces est visible depuis la boutique. Mention spéciale pour la glace au caffè bianco et celle à la crema delle zitelle (mascarpone et pignons), qui sont à se damner.

À 1h40 seulement de Paris et 1h10 de Lyon, Airfrance, Vueling et Ryanair font parti des compagnies qui desservent la capitale de la Région d’Émilie-Romagne. On trouve fréquemment des allers-retours pour moins de 100€ au départ de Paris. Depuis Marseille sachez que Ryanair vous emmène à Bologne avec des tous petits prix!

Le petit aéroport de Bologne est situé à 15 minutes du centre en bus. Une navette Aérobus vous y dépose pour 6€ toute la journée.

Si vous arrivez en train depuis une autre ville italienne, la gare centrale se trouve à 20 minutes à pied seulement de la Piazza Maggiore.

Bologne est une ville relativement petite, dont le centre se parcourt délicieusement à pied. Flâner est le meilleur moyen de découvrir le centre historique et ses ruelles toutes aussi belles que surprenantes, d’autant plus qu’une partie du centre est interdit à la circulation. Si toutefois vous en sentez le besoin, sachez que bus et tram circulent en permanence dans le centre. Vous trouverez les horaires sur tper.it.